#5 Le Chili ses rivières, ses habitants, ses vignobles.

Les incendies sont récurants dans cette région : « il y a au moins un incendie par an ici » nous raconte Coco notre voisin Chilien.

Des incendies impressionnants qui se propagent vite dans cette nature sauvage… Nous avons eu malheureusement l’occasion d’assister à l’un d’eux début février 2019. Un câble électrique qui prend feu, une bouteille en verre qui fait loupe, une cigarette… L’origine de cet incendie est encore inconnue… Mais il faisait chaud… le thermomètre affichait plus de 35 degrés depuis 1 semaine. Le bois et les herbes étaient plus que secs. Le vent a fait le reste! Un brasier s’est étendu autour de la ville et s’est propagé dans la vallée. Les flammes sont venues léchées la route… Les hélicoptères munis de citernes et les pompiers ont travaillé jour et nuit pour venir à bout des flammes. Il a fallu 6 jours pour l’éteindre…

Le feu progresse le long de la route direction Futaleufu

Cette fois-ci le feu a été maitrisé et n’a pas touché de points vitaux tels que la ville ou la route (une seule route pour alimenter la ville en nourriture et gasoil). Pourtant le feu, en plus de détruire la biodiversité, altère considérablement la qualité de l’eau.

Arranayes : l’Arrayan fait parti des arbres  perennifoliés de la famille des myrtacées. Il prend racine sur les terres du Chili et de l’Argentine dans les régions des lacs.  

Les eaux d’extinction correspondent à un rejet ponctuel et limité dans le temps. Mais tout incendie conduit à l’émission de nombreux composés très divers. Ces éléments toxiques se mélangent à l’eau d’extinction et peuvent circuler et s’infiltrer dans le sol pour rejoindre les nappes et les cours d’eau. 

Marlène Devillez hydrogéologue

Le contrôle des feux de forêt est donc un enjeux important dans cette région de la Patagonie. Un travail de surveillance et de sensibilisation est réalisé par la Corporacion Nacional Forestal (CONAF).

Voici le témoignage du responsable technique de la CONAF de Futaleufú :

« Le dernier incendie très important et tragique date d’il y a cinquante ans. Ces incendies sont souvent dus à la main de l’homme : c’est une pratique ancienne et traditionnelle pour agrandir les surfaces cultivables. Ils sont normalement contrôlés. Mais la sécheresse les aggrave…  

La forêt prêt de Futaleufu

La population vient nous signaler des forêts très sèches. Ils sont inquiets des conséquences du changement climatique. C’est vrai que l’on voit beaucoup plus de plantes en stress hydrique qu’avant… Des petits ruisseaux autrefois en eau sont maintenant secs dans certains secteurs. On constate ponctuellement, dans nos forêts, des arbres qui sont en train de mourir à cause du manque d’eau. Ce sont les effets directs du changement climatique que nous constatons sur le terrain!

Le rio Futaleufu

Ici à Futaleufú on a malgré tout beaucoup d’eau grâce aux lacs et aux rivières. Nous avons des réserves naturelles mais c’est évident que dans quelques années avec le changement climatique il faudra réfléchir à une stratégie pour préserver l’eau. Des restrictions devront être mises en place… ».  

#4 Le Chili ses rivières, ses habitants, ses vignobles.

40 min à pied pour parvenir à la source qui alimente notre petite cabane au Chili! Une vrai mission sportive pour aller réparer l’arrivée d’eau potable à la source en passant par la forêt! 

Si tous le monde devait marcher au réservoir de sa ville pour ouvrir le robinet à chaque fois que sa citerne personnelle se vide, alors nous ferions sans doute plus attention à la quantité d’eau que nous utilisons! 

C’est peut-être une façon de sensibiliser! En tous cas voilà la vidéo de notre périple!

A méditer 🤗

#3 Le Chili ses rivières, ses habitants, ses vignobles.

Dans notre petite cabane où nous vivons, à plus de 30 km de la ville de Futaleufu, nous sommes alimentés par un minuscule point d’eau perdu dans la montagne. Nos trois voisins possèdent également une arrivée d’eau chacun, provenant de trois autres petits ruisseaux sur les hauteurs.

L’eau qui ruisselle est donc préservée de toute source de pollution. Mais cette ressource dépend des précipitations en majorité et des températures bien sur. 

L’absence de chemins, la végétation importante et les pentes raides rendent les cultures difficiles dans ce secteur. Seuls quelques vaches, cochons ou moutons ont le courage s’aventurer sur les hauteurs!

« Ces cinq dernières années nous avons noté des températures beaucoup plus élevées » nous raconte Mariann Saether, célèbre kayakiste qui vit depuis 10 ans ici.

« Ça fait trois ans que nous n’avons plus vraiment de saisons… Avant en hiver, les routes étaient coupées pendant une semaine à cause de la neige! Aujourd’hui il n’y a plus de neige dans la vallée… » nous raconte un berger. 

Malgré l’été qui est à son apogée l’eau coule toujours sur le Rio Futaleufu. Les ruisseaux aux alentours ruissellent malgré le thermomètre qui affiche 35 degrés plusieurs jours durant. Mais pour combien de temps? 

Quelles sont les solutions pour préserver la qualité de cette ressource face au développement croissant de cette région? Il y a-t-il d’autre réservoirs naturels en plus des sources et des Rio? Les nappes souterraines sont elles l’avenir de ce secteur? Ou faut-il miser sur les rétentions artificielles?


#2- Le Chili ses rivières, ses habitants, ses vignobles.

Parfois un dessin vos mieux que tous les mots! Alors nous vous proposons un voyage au cœur du carnet de Marlène : voici les rivières du Chili à l’aquarelle. 😉 

La région de « los lagos » en Patagonie avec ses volcans et ses lacs.
Nicolas sur le célèbre et exigeant rapide « Mariann » sur le Rio  Trancura à Pucón 
Le camping et ses « cabanas » à Pucón 

#1 – Kayak et rivières

L’un des objectifs de notre reportage est de vous faire découvrir les rivières que nous pagayons. La beauté de cette eau puissante et insaisissable. 

En cliquant sur la vidéo ci-dessous nous vous promettons une descente en kayak unique au cœur des rivières du Chili. Attention ça mouille et c’est magnifique! 

Pourquoi partir aux quatre coins du monde chaque année pour faire du kayak? Qu’est-ce que cela apporte réellement? Bien sur il y a l’effort physique le fait de traverser ces vagues, passer ces chutes puissantes. Pour cela il faut s’entraîner, être prêt physiquement et mentalement pour réussir la figure, la ligne parfaite que nous recherchons tant. 

Recherche de la perfection, du beau geste oui mais pas seulement. Et si tous ces entraînements, ces compétitions nous amenaient à autre chose? 

Nous apprenons à nous connaître nous-même ; dans l’entraînement, la douleur, les doutes, les victoires et les défaites.

Après plus de 20 ans de navigation le kayak nous à façonné. Il nous a amené le voyage, les découvertes, les rencontres improbables, celles qui font se sentir en vie, ces odeurs qui rendent ces moments uniques, ces situations qui nous rendent humbles et reconnaissants. 

Nous évoluons sur de rivières splendides : froides, chaudes, d’un bleu azur ou d’un brun sableux…

Rivières volumineuses et puissantes entourées de forêts, elles nous font trembler de peur et frissonner de plaisir.

Rivières qui serpentent, sinueuses et espiègles, elles nous font jouer au creux de leurs vagues et derrière leurs rochers… 

Dans un canyon, au fond d’une vallée, au détour d’une forêt, au creux d’un lac. L’eau est partout… promesse de vie et de poésie. Elle façonne nos paysages, nos vies et nos envies! A nous de protéger ce trésor.

C’est suite à ce raisonnement que nous avons décider de réaliser un documentaire sur les effets du changement climatique vu depuis la rivière.

Et vous nous avez soutenu alors merci! 

#1- Le Chili ses rivières, ses habitants, ses vignobles.

Le Chili un pays tout en longueur partant du Pérou et s’étirant jusqu’à la pointe Sud du continent Américain.

Un pays d’Amérique du Sud qui connaît un développement rapide et où les infrastructures modernes cotoient, parfois, des fermes du siècle dernier.

Au bord des rivières ou lors de nos navigations, nous sommes fascinés par la multitude d’oiseaux qui y vivent. Martin pécheur, « canards » noirs (spécialistes si vous avez le nom??), bécasseaux de Baird (petit oiseau gris) et autres Courlis Corlieu (oiseau fin avec un bec long recourbé) nous accompagnent lors de nos descentes de rivière. La vie aquatique semble également développée : les pêcheurs sont nombreux et remontent rapidement au bout de leur ligne truites et saumons de plus de 40 cm! 

La petite ville d’Hornopiren

Comment la faune et la flore s’adaptent au effet du changement climatique? Nous partirons à la rencontre des scientifiques et de l’office national des eaux et forêts (la CONAF) pour répondre à ces questions. 

Nicolas sur la rivière Trancara à Pucón 

Lorsque nous évoluons sur les rivières majestueuses du Chili, nous découvrons d’énormes vagues, des cascades de plus de 6 mètres, de l’eau azur que l’on boit depuis notre kayak! Difficile d’imaginer des rivières asséchées… Et pourtant les niveaux d’eau varient de plusieurs mètres selon les saisons.

Marlène sur le rio Fui au sud de Pucón 

Le changement climatique fait varier la température et les précipitations parfois de façon brutale dans certaines régions du Chili. Les locaux ont vu des changements importants, dont des périodes longues de faibles pluies, lors des 5 dernières années. 

La rivière peut représenter, dans certaines régions rurales, la seule ressource en eau disponible. Elle est ainsi utilisée pour boire mais également pour l’irigation des cultures et pour le bétail.

Le Rio Futaleufu

Et si  l’eau venait à manquer? Que privilégier? Comment trouver un équilibre entre l’économie agricole, vinicole et l’eau destinée à la consommation humaine?   

Par la rareté des points d’eau potable et l’absence de station de traitement la rivière et sa qualité représente un enjeux capital pour la vie quotidienne des gens.

Comment ces populations, en lien direct avec cet ecosystème, s’adaptent-t-elles au changement climatique?

L’industrie Chilienne du vin en pleine expansion ces dernières années est également pour nous une source de questionnement. Comment ce pays a-t-il réussi à implanter ses vignobles dans les régions froides de Patagonie?  Le changement climatique y est-il pour quelque chose? Quel intérêt économique? Et quel impact sur l’environement?

La région « los lagos » 


#1 Voss-le paradis du kayakiste


Voss (petit point rouge sur la carte), pour la plupart des gens ce nom n’évoque pas grand-chose, si ce n’est parfois une marque d’eau minérale!

Mais lorsque vous vous immiscez dans l’univers des passionnés d’eau vive, de parapente, de ski et d’adrénaline en tout genres, la seule évocation de cette petite ville nichée au milieu des montagnes Norvégiennes illuminera les visages!

Au-delà d’être l’un des terrains de jeux des plus privilégiés au monde pour la pratique des sports extrêmes, Voss représente, tout du moins au premier abord, une nature magnifique grandiose et préservée.

Mais cet écrin de verdure de montagne et de neige est-il réellement « intouchable »? Ce secteur regroupant plusieurs dizaines de rivières toutes plus splendides les unes que les autres a vécu sa plus forte canicule depuis que les températures sont enregistrées, provoquant ainsi des restrictions d’eau, chose impensable pour cette région du nord de l’Europe.

Serait-ce les prémices de l’arrivée du changement climatique?


Nous vous proposons de découvrir ensemble cette région, en allant à la rencontre des acteurs locaux : scientifiques, kayakistes, Elus et habitants.

Nous tenterons de comprendre quelles sont les problématiques et les challenges qu’engendre le changement climatique dans ces régions du Nord de l’Europe.

Une eau bleu azur potable de surcroît! 

#2 Doubs – Une histoire d’eau

La goutte d’eau qui circule depuis la source du Doubs a déjà parcouru plus de 50 km en arrivant à Besançon!

En chemin, elle passera par le barrage de la Malate, mythique vague pour les kayakistes du monde entier!

Voilà une petite vidéo de Marlène qui surf la vague de la Malate.

Cette énorme vague ne fonctionne qu’en période de crue. Pour vous donner une idée le débit moyen du Doubs est de l’ordre de 40 m3/s, le paradis des kayakistes commence à partir de 300 m3/s!

2018 était une année record, aussi bien pour la crue de début d’année où le Doubs à atteind 1000 m3, que pour cette longue période de sécheresse observée de juin à octobre où le Doubs était à 4 m3/s… 

Des variations de niveaux d’eau allant de 6 à 1000 m3/s sur le Doubs pendant la saison. 

Les rivières sont en étroite relation avec les sources et les eaux souterraines. Lorsque l’eau est basse dans un fleuve, les nappes sont moins alimentées, le niveau baisse…

Les sources se tarissent sans pluie…

A Besançon, la source d’Arcier, à coté de la Malate, qui alimente plus de 50 000 habitants a vu son débit diminuer pendant la sécheresse entre juin et octobre 2018… Doucement mais sûrement…

Heureusement d’autres ressources existent pour subvenir aux besoins des habitants de la communauté d’agglomération du grand Besançon! Savez-vous lesquelles?

La suite au prochain épisode 😉  

#1 Doubs – Une histoire d’eau

Le Doubs prend sa source à Mouthe dans le haut Doubs en Franche-Comté, il serpente d’abord, passe par le lac de Malbuisson puis prend du volume et devient de plus en plus large en passant par Montbéliard… 

En chemin l’eau peut prendre différentes directions en restant dans le lit du Doubs ou en s’infiltrant dans les innombrables fractures calcaire du sol. 

Marlène nous montre une fracture du calcaire dans le lit du Doubs asséché

Certaines fractures sont plus importantes, ces trous dans le sol sont appelés pertes. L’eau s’y engouffre et circule ensuite dans des « conduits » souterrains! C’est le cas entre Arçon et Morteau. 

L’année 2018 fût particulièrement sèche de mai à octobre… Petit à petit le Doubs à vu son débit diminuer. L’eau du Doubs s’est infiltrée plus qu’elle ne pouvait circuler dans son lit entre Arçon et Morteau… Et la rivière s’est asséchée sur une section de 10 km. 

Nicolas en kayak dans le lit du Doubs asséché à Arçon

L’alimentation en eau potable dans ce secteur a été problématique pendant cette période. Les habitants ont été alimentés par camion citerne. 

Il a été demandé aux habitants et aux entreprises de réduire leur consommation en eau afin de préserver la ressource.

Une situation qui se reproduira dans les années futures.  Des actions devront être mise en place bien en amont pour éviter cette situation… Interconnexions pour l’eau potable entre collectivités, recherches de nouvelles ressources… Les solutions existent… Nous les développerons plus tard avec l’aide de spécialistes dans notre reportage. 

Pour bien commencer l’année 2019

Nous vous proposons une petite vidéo de la Haute Loue avec un départ en kayak dans la célèbre grotte!

Sous 50 mètres de calcaire, l’eau se fraye un chemin et émerge des profondeurs de la terre.

Le saviez vous? La loue s’écoule sur les départements du Doubs et du Jura en Franche-Comté. La Loue a inspiré le grand peintre Gustave Coubert!

La source de la Loue par Gustave Coubet 

La source de la Loue est une résurgence du Doubs.

C’est à dire? La rivière du Doubs plus en amont s’écoule de Pontarlier vers Morteau et sur son chemin elle s’infiltre en partie dans le calcaire plus ou moins fracturé. Cette eau circule dans des galeries souterraines. La pluie du plateau vient également alimenter cette eau souterraine. Après un circuit d’une quinzaine de km l’eau trouve la limière du jour dans la grotte de la Loue. C’est ainsi qu’est alimenté la source de la Loue. 

Embarquez avec nous sur les cascades de la Loue dans le Doubs! C’est parti 😉 https://vimeo.com/308776522